Une étoile
J’ai écrit Une étoile avec la voix si déchirante de Piaf qui rodait autour de moi en chantant : Sans amour on n’est rien du tout. Rien. Non. Au soir de sa vie, que serait Léna sans l’amour qui la lie à Paul, son fils, pourtant parfois si dur avec elle, que serait-elle, oui, sans cet amour qui la tient debout autant que par moment, il la fait vaciller ? Et sans l’amour qui la liait à son compositeur de mari, lui dans la lumière éclatante et écrasante de la gloire, elle dans celle plus ténue, qui l’éclairait lorsqu’elle dansait, modeste sujet, sur la scène de l’opéra, qui Léna aurait-elle été ? Et sans son amour, celui-là chevillé au corps, de la danse justement, qu’elle pratiqua ensuite jusqu’aux sommets, jusqu’à, nous dit-elle, broyer son corps et sa tête, qu’aurait-elle été ? J’ai voulu parler de cela. D’amour. De cette aspiration tendue en nous tel un arc notre vie durant dès l’instant où nous venons au monde jusqu’au moment de le quitter. Parler d’amour. Oui. Et particulièrement ici, d’amour maternel. De cette _submersion _absolue, parfois si dure à concilier avec nos ambitions, nos vies, et qui tissera le fil du dialogue de Léna et de son Paul, jusqu’à, j’espère, rejoindre l’étoffe, dont, tous, sommes un peu faits…
Isabelle Le Nouvel