La Guerre des Rose est le chef d’œuvre de Warren Adler.

Plus encore qu’une guerre, c’est une mise à mort. Une montée en puissance de la mesquinerie, de la fourberie et de la haine. Ce qui, au départ, prête à rire devient pathétique et fatale.
Comme si, après s’être aimé, il fallait se détester ; pour boucler la boucle. Pour aller au bout de la rencontre.

Dans la version théâtrale, toujours écrite par Warren Adler, les deux protagonistes sont face au public, déjà morts. Ils sont à l’heure des comptes dans ce qui ressemble à un purgatoire. Il leur faut se justifier. Et même là…Même morts… la part de l’égo, de la fierté, de la haine est telle qu’ils ne peuvent s’accorder. Et très rapidement, scène après scène, le spectateur devient le témoin de leur descente aux enfers. Comme une sorte de reconstitution.
Ce saut dans le passé ne raconte pas seulement la comédie tragique, c’est aussi un moyen satirique d’entendre les avocats des deux époux. Leurs forces de manipulation, leurs guerres à eux, leurs mensonges. Aucun des deux avocats n’a le moindre sens moral et leur client n’est rien d’autre qu’une marionnette. Ils attisent l’animosité, envenimement ce divorce.
Ces deux personnages sont essentiels. Outils du théâtre, pour la comédie et la satire sur le business du divorce.
Le rythme est effréné. Chaque scène fait monter d’un cran la tension, l’inévitable fin qui sera la leur.
Ce doit être une fête, une jubilation, un retracé macabre. Un marathon dont tout le monde, acteurs compris, doit sortir essoufflé. Aucun répit ne sera permis. Comme un vortex, un ouragan, où décors, costumes, coups bas, et vacheries se succèdent, et dont on ne sort pas indemne.
Parce qu’il y a dans la construction-même du texte un aspect « reconstitution », on peut imaginer nos deux protagonistes qui rejouent chaque scène, qui démarre en sous-vêtements, avec chaque tenue descendant des cintres pour chaque nouvelle journée, chaque nouvelle étape. Ils sont assistés dans cette reconstitution. Comme si tout leur tombait dessus. Et qu’il fallait tout retraverser pour finaliser… finir face à Dieu, et n’être capable de rien d’autre, là encore, que de se déchirer….